Nathalie Kerjean-Pasquier est notre Ambassadrice basée au Burkina Faso. Nous l’avons interviewée en juillet, lors de son dernier passage à Toulouse, notamment sur son action dans le cadre du rugby. « Depuis toujours je m’intéresse au rugby et à ses valeurs. J’ai de la chance, mon mari est rugbyman et nous partageons le même centre d’intérêt. Notre motivation est d’aider à développer le rugby en Afrique. Après avoir vécu au Sénégal et au Congo Kinshasa (RDC), nous sommes arrivés au Burkina Faso en août 2020. Le Burkina Faso est la dernière nation à s’être qualifiée, cette année, pour la Rugby Africa Cup, dont le gagnant pourra participer à la Coupe du Monde de 2023 en France. Pour cette équipe, comme pour toutes les meilleures équipes d’Afrique, tout va se jouer dans les quelques semaines à venir ! »

« La première fois que je suis venue à Toulouse, c’était en 1988 pour y faire mes études. Aujourd’hui, je suis toulousaine de cœur depuis 20 ans. Après avoir travaillé dans le secteur des services aux entreprises, à la promotion touristique de la France à l’international, et au sein du groupe Air France, me voilà expatriée en Afrique depuis 2010. Date clé pour moi, puisqu’à cette époque j’ai pris la décision de suivre mon conjoint, Emmanuel Pasquier, militaire engagé dans l’Armée de Terre en Afrique. »

« Mon mari et moi-même, sommes tous les deux passionnés de rugby et d’Afrique. Il nous semblait donc tout naturel d’apporter notre contribution au développement du rugby en Afrique ! C’est ainsi que nous nous sommes d’abord investis à titre plus personnel à Dakar, puis dans les fédérations nationales de rugby à Kinshasa et Ouagadougou. Concrètement, il s’agit pour nous de soutenir le développement des projets des fédérations. »


« Depuis quelques mois, j’ai l’honneur de faire partie du club des ambassadeurs de Toulouse, et à ce titre, j’ai pu rejoindre le Réseau des Ouvreurs de Toulouse avec 20 autres Ambassadeurs, au sein duquel, pour mon plus grand plaisir, nous allons pouvoir créer des événements afin de préparer l’arrivée de la Coupe du Monde de Rugby 2023 à Toulouse ! »


« Il existe de nombreux liens déjà, entre le rugby toulousain, ou français, et le continent africain. De nombreux joueurs de rugby français sont d’origine africaine et s’investissent dans les Fédérations de leur pays d’origine pour transmettre des valeurs éducatives et des repères aux enfants défavorisés. C’est ce même but que je poursuis en soutenant la FBR (Fédération Burkinabè de Rugby) à Ouagadougou, au titre de consultante bénévole pour développer des partenariats et ainsi participer au déploiement du rugby sur les terres burkinabè. »

« Autre lien notable avec la France, l’équipe nationale masculine de rugby est sponsorisée en partie par l’Ambassade de France et par Son Excellence Monsieur l’ambassadeur Luc Hallade, dans le cadre de la Coupe du Monde 2023 et des Jeux Olympiques 2024. »

« Il est important de savoir que la FBR est affiliée à World Rugby depuis novembre 2020. Elle est actuellement encore en lice pour la Coupe d’Afrique et les épreuves qualificatives pour la Coupe du Monde 2023. Dans ce contexte très porteur, deux équipes nationales vont être préparées :

  • L’équipe nationale masculine de rugby à XV pour la Coupe du Monde 2023 (au sein de Rugby Afrique, une émanation locale de World Rugby, qui organise les matchs).
  • L’équipe nationale féminine de rugby à 7 pour les Jeux Olympiques 2024 à Paris. »

« Certes, il y a l’enjeu de la performance sportive, mais toutes les actions que nous menons ont également un impact sur les populations. C’est un but qui m’anime tout particulièrement : participer par le biais de la promotion des valeurs du rugby au développement du pays qui m’accueille, par des actions d’insertion en éducation, d’égalité homme – femme et de solidarité. »

« À ce titre, la FBR est en mission quotidienne d’accompagnement, d’éducation scolaire ou périscolaire, de promotion et de recrutement auprès des jeunes pour augmenter le nombre de licenciés. Mon rôle, dans ce cadre, est d’aider à faire grandir les projets, d’apporter du management, de rechercher des partenariats, du sponsoring, auprès d’acteurs du privé, qu’on appelle là-bas des bailleurs privés. »

Photo DDM, Xavier de Fenoyl

« Mon appartenance au Club des Ambassadeurs va me permettre de donner une nouvelle dimension à ces actions, par exemple en renforçant, avec le Réseau des Ouvreurs de Toulouse le partenariat avec le Stade Toulousain, grâce à Zeba Patrice Traoré, préparateur physique franco-burkinabè des équipes pro & espoirs, et qui en est à l’origine. »

« Le but est d’accompagner la FBR vers le professionnalisme et la haute performance, en suivant 2 axes majeurs, avec toujours une notion de réciprocité et d’échange :

  • Une action de détection : il s’agit de présenter le vivier des jeunes joueurs burkinabè de moins de 18 ans au Stade Toulousain pour recruter les meilleurs talents et les aider à rejoindre les plus grandes équipes européennes. Une action très concrète menée dans ce cadre, la signature il y a quelques jours, de la convention Visas pour les joueurs entre le Consulat de France et la FBR. Pas seulement pour le Stade Toulousain, mais pour tous les clubs français.
  • Faire venir des intervenants : grâce à cette action, des coachs, des formateurs et des joueurs français sont venus préparer l’équipe avant sa rencontre avec le Burundi et le Cameroun : un entraîneur des avants, des arrières et deux préparateurs physiques. Les joueurs burkinabè ont bénéficié d’un coaching technique, médical, mais aussi nutritionnel, également pour la rééducation avec un kinésithérapeute, mais aussi d’une infusion du code moral du rugby, de ses valeurs : respect de l’arbitre, salutation des équipes… »

« On surnomme le Burkina Faso, le Pays des hommes intègres et c’est très mérité. On y trouve de vraies valeurs éducatives et d’intégrité, les membres de l’équipe nationale, les Étalons, sont empreints, comme tous les sportifs burkinabè, d’une culture basée sur le respect et un code moral solide qui s’apparient aisément avec les valeurs du rugby. »


« Ce sont ces valeurs notamment, que l’association Terres en Mêlées, dirigée par Pierre Gony, inspire aux plus jeunes, filles et garçons confondus, par la pratique du rugby et par la mise en place de nouvelles structures conçues comme vecteurs d’insertion et d’éducation, par exemple autour de la place de la femme dans la société burkinabè. Grâce au Club des Ambassadeurs de Toulouse, j’ai eu le plaisir de rencontrer son représentant toulousain Kely Randriambololona. »


Son Excellence Monsieur l’ambassadeur de France, Luc Hallade et Bernard Vidal, Président du Club Afrique Occitanie

« Dans le cadre du Club des Ambassadeurs et du Réseau des Ouvreurs, nous avons déjà réalisé plusieurs actions, comme la soirée de lancement du tournoi de repêchage de la Coupe du Monde 2023, en présence de l’Ambassadeur de France, Luc Hallade, de la Présidente de la FBR Mme Rolande Boro, de la CCI du Burkina Faso, de Bernard Vidal, Président du CAO (Club Afrique Occitanie), de sociétés privées françaises implantées au Burkina, du Consul de France, et bien sûr de coachs et de joueurs français ainsi que de l’équipe nationale masculine du Burkina, en tout une soixantaine de personnes. »

Rolande Boro, Présidente de la FBR – Fédération Burkinabè de Rugby

« L’événement a eu lieu chez nous à Ouagadougou en mai dernier, sous la forme d’une soirée franco-burkinabè aux couleurs de la Ville rose, au cours de laquelle nous avons officialisé la promotion de la ville de Toulouse ainsi que mon rôle de relais entre Toulouse et le Burkina Faso. »

Bernard Vidal et Nathalie Kerjean-Pasquier, deux Ambassadeurs de Toulouse réunis à Ouagadougou.

« Faire la promotion de la ville de Toulouse, c’est déjà la présenter comme ville d’accueil auprès des sociétés, une destination de choix pour des séminaires, c’est inciter à venir voir des matchs à Toulouse, c’est aussi créer un événement d’animation rugbystique franco-burkinabè à Toulouse pendant la Coupe du Monde 2023, un projet sur lequel nous travaillons actuellement, pour ma part depuis le Burkina Faso, et pour Antoine Yaméogo depuis la France, en sa qualité de nouvel Ambassadeur de Toulouse mais aussi de rugbyman et de consultant pour la FBR. »

Antoine Yaméogo

« Un autre projet en cours avec le Réseau des Ouvreurs est d’animer la retransmission des matchs de la Coupe du Monde 2023 dans les deux grandes villes du pays : Ouagadougou et Bobo Dioulasso, via l’Ambassade de France et les Instituts français. C’est une pratique qui existe dans le foot, et qu’on souhaite appliquer au rugby. On peut même imaginer Toulouse en sponsor ! »

« Alors, de quoi a-t-on besoin aujourd’hui ?

  • Pour monter une équipe nationale au niveau élite, il nous faut des infrastructures (il n’existe à ce jour ni stade dédié au rugby, ni espace de travail physique : salle de musculation…etc…) dignes d’un pays affilié à World Rugby, afin d’acquérir un statut international.
  • On a besoin d’un soutien technique renforcé de la part du Stade Toulousain et c’est une action qui est déjà en cours.
  • Enfin, on a besoin de sponsors, pour aider cette belle équipe, toujours en lice pour participer à la Coupe du Monde 2023, à rejoindre la cour des grands, mais aussi de toute volonté active pour faire la promotion de Toulouse au Burkina Faso ! »